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  • Quartier Japon

"La manga épanouissement"

Dernière mise à jour : 1 févr. 2022

Il y a quelques jours (en janvier 2021, en pleine période d'épidémie de Covid 19), un pédopsychiatre parlait, à la radio, du mal-être psychologique et parfois même psychiatrique chez les jeunes et chez les enfants, qu’engendre l’épidémie de la Covid 19 et ses conséquences.

Le dessin, et le dessin manga, peuvent avoir une action bénéfique pour aider chacun à vivre cette période difficile, voire même à la dépasser en en faisant quelque chose, me suis-je alors dit, intuitivement. De là, m’est venue l’idée d’organiser un concours pour tous les élèves en manga de Quartier Japon, depuis avril 2020, enfants, adolescents et aussi adultes, sur le thème « Créer votre héros Virusator ».


Bien sûr, les thérapeutes connaissent depuis longtemps l’efficacité de l’art dans le soin et recourent quotidiennement à l’art-thérapie, en soins de support. Lors de mes études initiales d’infirmier de secteur spécialisé, j’avais étudié et vu en pratique cette discipline dans les différents services de l’hôpital psychiatrique dans lequel j’effectuais mes stages. Mais là, c’est un peu différent.


Depuis près de dix années que Quartier Japon propose des cours, des stages et des animations hors les murs en manga, nous avons pu recueillir de nombreux témoignages de la part des parents, des participants, des professeurs mangakas et des organisateurs d’évènements. Nous avons même également eu maintes fois l’occasion de le constater par nous-même de visu, au contact des participants à nos activités manga et de leurs parents.


Le manga, et bien sûr l’intervenant mangaka, ont un effet puissant pour permettre au participant de retrouver le contact avec son potentiel créatif. L’intellect, en phase avec son univers « onirique » manga, sans rappel de son environnement social habituel (le monde des adultes, un monde crée par d’autres et imposé dans lequel chacun ne trouve pas forcément sa place naturelle), le dessinateur peut laisser libre cours à son corps, pour créer selon bien sûr des règles, les règles du dessin manga.

Le dessinateur étant généralement volontaire et passionné par le manga, sera porté par son envie de réaliser le dessin de ses personnages préférés. De la sorte, il rejoint l’univers onirique de ses mangas préférés et, en quelque sorte, il s’affranchit de ses contraintes sociales habituelles.

La conséquence est, naturellement, que le dessinateur prend confiance en lui, dans sa capacité à créer de ses propres mains des dessins dont il est content et qui sont valorisés par le mangaka et par son entourage, puisque l’ambiance des cours est de valoriser chacun dans ses réalisations, au point de création dans lequel il se trouve au moment du cours.


Fort de cette confiance en lui retrouvée ou acquise, sans qu’il en ait conscience, le dessinateur s’appuie dès lors sur cette confiance pour réaliser d’autres dessins et se lancer dans des challenges toujours plus ambitieux. Ainsi porté vers la réalisation et donc l’extériorisation, il s’ouvre naturellement et s’épanouit toujours plus.


Les parents, les accompagnateurs le remarquent et nous le disent fréquemment : leur enfant s’ouvre aux autres, il va vers les autres pour leur montrer ses dessins, il est content d’offrir ses dessins… Il suscite un nouveau type de relation sociale avec les autres, dont il est l’instigateur et le moteur. Il apporte, il donne, il va vers l’autre.


Forcément, cela a des conséquences sur son environnement, lequel, à son tour, adapte en réaction son comportement envers l’enfant, le jeune, le dessinateur. Ce nouveau regard de l’autre, vis à vis de soi et de ses créations, amène à son tour un nouveau type d’entourage du dessinateur, plus agréable et stimulant pour lui, ce qui a pour conséquence de le motiver dans sa nouvelle orientation. Et ainsi de suite.


Ainsi, depuis près de dix années que Quartier Japon organise des cours, des stages et des animations hors les murs en manga, nous avons eu de nombreux témoignages de parents : « Vous avez fait quoi à mon enfant ? En une semaine de stage de manga, ce n’est plus le même ! ».

Au-delà des parents habituels, des parents différemment impliqués nous ont eux-aussi fait part de l’évolution de leur enfant, suivi par des psychologues ou des pédopsychiatres, certains étant catégorisés comme enfants autistes Asperger. Des référents culture au sein de médiathèques, de centres sociaux, …, ont tout autant noté le bien-être que le dessin manga apporte à leurs différents publics.

Un atelier manga est souvent plus qu’une bulle d’air pour leurs publics : l’élément déclencheur pour susciter chez eux une véritable envie de dessiner ! Même en milieu hospitalier, en services de pédopsychiatrie, comme en service d'hématologie adolescents, pour lesquels nous sommes intervenus, les personnels notent chaque fois l’effet du manga sur leurs jeunes patients.

En ce sens, le manga n’est pas qu’une seule activité artistique ni occupationnelle. Il est un véritable support pour participer à l’épanouissement des personnes, pour les aider à se construire et à établir des relations interpersonnelles inspirantes avec leur entourage. Nous sommes heureux de pouvoir y contribuer.


A ce jour, Quartier Japon est fier d’avoir pu proposer ses activités manga auprès des hôpitaux Saint-Louis et la Salpêtrière, des CE de BNP Paribas, de Renault Guyancourt, des Centres de loisirs de Levallois Perret, de Jouy le Moutier, des médiathèques de Saint-Pierre et Miquelon, de Paris, des établissements scolaires d’Asnières et du Pré-Saint Gervais, des Apprentis d’Auteuil, du Conseil Départemental de l’Essonne, de l’entreprise Epson, Le Crédit Agricole SA, notamment. Le manga fédère en effet autant les enfants, les adolescents que les adultes !

Article initialement paru le 30/01/2021

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