Les ateliers et les cours de manga apportent bien au-delà aux participants, que la seule maîtrise de techniques artistiques.
Chez Quartier Japon, nous en sommes désormais persuadés !
Déjà, depuis plusieurs années, les parents, les participants eux-mêmes, comme leurs proches, nous ont souvent fait remarquer combien les cours de manga faisaient changer leurs enfants / les faisaient changer eux-mêmes.
Une maman avait été la première, en attendant son fils le soir du dernier jours d’un stage à Noël, en nous demandant « qu’est-ce que vous avez fait à mon fils ? », en le voyant aller d’un participant à un autre, montrer ses dessins et regarder les dessins des autres, alors qu’il était, 5 jours auparavant, timide et réservé.
D’autres mamans avaient été elles aussi pareillement fortes surprises de voir leur enfant évoluer, prendre confiance en lui et s’ouvrir, d’autant qu’il s’agissait d’enfants rencontrant des difficultés parfois mêmes psychiatriques ou catalogués comme autistes.
Depuis, et encore plus pendant et après la période éprouvante de la pandémie de Covid 19 et des différents confinements, les parents et les jeunes nous ont fait part de leur joie de pouvoir participer à des activités manga, même en distanciel, et encore plus en présentiel. Cela se traduit notamment dans un volume d’inscriptions sans précédent depuis la fin du dernier confinement en juin 2021 !
Cette fois, j’ai eu envie de vous présenter différents participants, avec leurs particularités qui peuvent les distinguer de la majorité de nos élèves. Pour avoir une vision élargie, j’ai également interviewé leurs parents et David, leur professeur.
Théo D. - Théo est un zèbre qui aime dessiner des manga.
Théo, né le 13 août 2012 (10 ans)
Interview le 13 avril 2021 (durée 1h) – à certains moments, Théo dessine pendant notre échange.
Théo est le fils d’amis de longue date, depuis bien avant sa naissance.
C’est un enfant repéré par le corps médico-enseignants comme étant « haut potentiel », qui présente par ailleurs des signes autistiques et un rapport aux autres caractéristique.
De ce fait, il a été tout d’abord scolarisé dans des établissements expérimentaux hors Education Nationale et, depuis septembre 2020, bénéficie d’un enseignement à domicile dispensé par ses parents.
Un premier cours de manga, à distance, lui a été offert le 7 juin 2020, à la suite duquel il a souhaité continuer. Ses parents l’ont donc inscrit à deux cours en présentiels en juillet et août 2020. Il était alors le plus jeune élève des deux groupes et a assisté aux cours en compagnie de son papa, qui restait à son côté, pour le rassurer.
A l’issue de ces cours, Théo a demandé à ses parents de s’inscrire en septembre, pour un programme de 10 cours en présentiels de manga, un dimanche par mois, de septembre 2020 à juin 2021. Il a donc participé aux deux cours en présentiel de septembre et d’octobre, en compagnie de son papa. Puis, du fait de la dégradation sanitaire, à partir de début novembre, les cours se sont tenus à distance, ce qui n’a pas empêché Théo de poursuivre ses cours selon le calendrier prévu.
Quartier Japon : « Pourquoi tu as voulu continuer de prendre des cours avec David (le mangaka) ? »
T. « J’aime beaucoup le dessin, le fait de dessiner. Depuis que j’ai deux ans, j’ai commencé à dessiner. »
Q.J. « Qu’est ce qui te plaît, dans le dessin ? »
T. « J’aime inventer mes propres dessins : des voitures, des bâtiments, des personnes ; en fait un peu tout. Ce qui est difficile pour moi et que je ne dessine pas souvent, ce sont les personnages. Parce que je dois faire que les pieds ne soient pas trop grands, que les jambes ne soient pas trop longues, la tête ne soit pas trop petite… Les cours de David, ça m’aide un peu. C’est moi qui ai décidé de faire les cours avec David. »
Q.J. « Comment ça se passe pendant les cours ? »
T. « Quand David fait quelque chose que je connais déjà, je dessine en attendant. Quand il fait que je ne connais pas, je fais l’exercice qu’il nous montre. Ce que je dessine, je ne le montre qu’à David. Je ne sais plus si je montre aussi mes dessins aux autres (participants).
Q.J. « Comment ça se passe quand tu montres tes dessins à David ? C’est facile ? Tu es timide ? »
T. « Déjà, il faut trouver le bon moment… Le bon moment, c’est quand David est disponible. Pendant les cours à distance, j’étais tout seul pendant les cours, sans mes parents à côté de moi et je montrais mon dessin comme ça, en le mettant devant la caméra. Je montre mon dessin quand il est fini.
David regarde mes dessins et, parfois, il me donne des conseils ; ça dépend s’il y a des erreurs. Ca me fait plaisir de lui montrer mes dessins et ça ne me fait pas peur de les montrer à David. Montrer aux autres ? C’est rare mais oui, parfois, quand j’ai envie. Les autres ne me disent rien sur mes dessins.
Q.J. « Pendant les cours, tu apprends des choses ? »
T. « Oui. J’ai appris à dessiner des personnages en entier, sauf les cheveux, car je n’arrive jamais à les dessiner. Oui, il y a des choses que j’arrive à faire maintenant ; par exemple, des voitures. Surtout le devant de la voiture.
Coté gauche du dessin : comment Théo dessinait les voitures avant de prendre des cours / côté droit : comment Théo dessine les voitures depuis qu'il prend des cours"
Q.J. « C’est comment de faire les cours avec des autres ? »
T. « Chacun est un peu dans son coin. J’ai fait les cours à l’école et à distance et je préfère faire en vrai, parce qu’on voit mieux (les dessins et les exercices proposé par David). A l’école, je ne montrais pas mes dessins et je ne parlais pas trop avec les autres. Des fois, j’allais voir David et je lui montrais mes dessins après le cours. C’est moi qui en avais envie. »
Q.J. « Qu’est-ce que tu pourrais dire à Papa et à Maman pour qu’ils te réinscrivent l’année prochaine ? »
T. « Je voudrais encore en faire ; parce que ça m’a fait dessiner des voitures et des personnages.
Q.J. « Tu as un projet, je crois ? »
T. « Oui. Faire un dessin animé. A partir de décembre, j’ai commencé à faire les dessins d’une histoire de deux ours et d’un chien qui ont des aventures (Théo est fan des aventures de Scoup et Tourbillon, qu’il lit dans Le Petit Quotidien). J’avais déjà envie de dessiner une histoire avant de prendre les cours. Je pense que j’en parlerai à David quand mon histoire sera faite en dessin animé.
Pendant les cours, j’essaye d’apprendre des choses qui vont m’aider dans mon projet, comme dessiner des voitures. Parce que dans mon dessin animé, il y aura des voitures. Je pense qu’il sera fini avant l’année prochaine. Par exemple, j’ai appris que plus une chose est loin, plus elle est petite (sur le dessin).
Q.J. « Depuis que tu fais les cours de dessin, tu aimes montrer tes dessins ? Aux gens, à Papa, à Maman, à d’autres personnes qui viennent chez toi ? A ton frère ? »
T. « Avant de prendre les cours, aussi, j’aimais montrer mes dessins. Mais, avant, je dessinais super mal les voitures. Maintenant, je suis un peu fier de montrer que je sais dessiner les voitures. Je montre mes dessins, mais je ne les donne pas. »
"Comment Théo dessine les voitures ? Depuis la place du conducteur, ce qu'il voit !"
Q.J. « C’est important ce que les autres disent sur tes dessins ? »
T. « Ca dépend. Si ça m’intéresse ou pas. Ca ne m’intéresse pas quand on parle d’un truc qui ne m’intéresse pas. »
A un moment, Théo m’a montré, de lui-même, les dessins de ses toutes premières voitures et de celles de maintenant. Montrer ainsi son évolution, je lui ai expliqué, c’est aussi une façon, différente des explications, pour donner envie à des parents d’offrir des cours de manga à leur enfant. Il a ensuite été d’accord pour me les envoyer, pour illustrer notre interview.
Elina et Guillaume, parents de Théo
Interview le 01/05/2021
Quartier Japon : « Théo et les cours de manga, que pouvez-vous en dire ? »
Elina et Guillaume : « Ce qui nous surprend, c’est qu’il est capable de rester concentré trois heures et plus, le temps du cours. Même si parfois, pendant le cours, il dessine autre chose que ce qui est proposé par le professeur, car son esprit a besoin de faire autre chose, Théo reste dans l’activité.
Quand Théo allait à l’école (pourtant déjà une école adaptée pour des enfants différents, hors Education Nationale), c’était très compliqué pour lui de rester assis longtemps. Il avait besoin de se dépenser physiquement ; pendant la pause déjeuner, il ne pouvait pas rester assis et il mangeait debout.
Pendant les ateliers de manga, déjà il reste assis trois heures, voire trois heures trente et en plus, après l’atelier, il reste calme, il n’est pas énervé et il n’a pas besoin de se dépenser physiquement. Il est apaisé, calme.
J’avais remarqué cela dès le premier cours, comme si le cours l’avait nourrit. Les cours, cela l’apaise et cela agit, pour lui, comme une thérapie, au sens où il est calme et détendu, comme quand il fait de l’équithérapie. Mais contrairement à l’équithérapie, il fait beaucoup moins bouger son corps.
Je pense que cela lui a fait du bien, parce que s’il fait une activité qui ne lui plaît pas, il est énervé. La première fois qu’il a participé à un atelier de manga, je pensais qu’il ne tiendrait pas et qu’il dirait qu’il en a assez et qu’il arrête le cours ; c’est comme cela qu’il fait habituellement.
Q.J. : « D’après vous, qu’est-ce qu’il trouve dans le cours et dans le manga, pour lui faire cet effet ? »
E.&G. : « La créativité, ça le stimule et cela l’aide à être concentré ; créer l’apaise. Comme par ailleurs David est beaucoup sur la technique, dans la précision, et comme Théo aime aussi être précis, il lui apporte ainsi des éléments qui font que Théo peut améliorer ses dessins. Il peut mettre en pratique ces apports tout de suite après.
En plus, le contact avec David passe bien ; il est en confiance avec David, il n’est pas jugé.
D’une façon générale, les enfants et Théo aiment bien David, car il est simple, il ne juge pas. Il n’est d’ailleurs pas impossible que David soit comme Théo ; ce qui pourrait expliquer pourquoi le courant passe.
Théo a besoin d’une personne avec laquelle il est en confiance. C’est aussi le cas avec une référente de l’activité cirque à laquelle il participe, qui est formée au handicap. Au départ, c’était une activité pour son petit frère et cela a plu aussi à Théo et il y participe. Par contre, quand ce n’est pas cette référente qui anime, Théo ne participe pas. En fait, Théo participe à des ateliers de manga, au cirque et à des activités avec des animaux dans une ferme pédagogique.
Pendant les deux premiers cours en distanciel, j’étais (sa maman) avec lui, comme c’est le cas quand les cours se déroulent à l’école, avec son papa, qui reste à côté de lui. Mais ce n’est plus nécessaire à présent et maintenant Théo est seul dans la pièce pendant toute la durée du cours.
Q.J. : « Les cours de manga apportent-ils quelque chose à Théo ? »
E.&G. : « Depuis le début des cours, on voit une évolution chez Théo : outre beaucoup de progrès au niveau de la technique, on sait que les cours lui ont apporté quelque chose mais on n’arrive pas à dire quoi, en quoi les cours lui ont déjà apporté.
Certes, il préfère les cours en présentiel, mais dans les cours à distance, il y a le chat (la conversation par écrit que tous les participants peuvent voir et auquel ils peuvent participer). Il participe dans le chat : il met des commentaires, des émojis, il lit les commentaires des autres. En cela, déjà à ce niveau, cela lui a apporté, au sens où il participe avec les autres par le chat, alors qu’en présentiel, je ne pense pas qu’il communique avec les autres élèves.
Il est aussi plus sûr de lui, il a gagné en confiance en lui ; il est plus épanoui.
Quand on est ainsi rempli, on est davantage dans le don à l’autre. Par exemple, Théo a fait un cahier d’exercices de dessin pour son petit frère, il lui fait aussi des coloriages : il demande à son frère ce qu’il veut qu’il dessine puis Théo le dessine et cela fait un coloriage pour son frère, qui va colorier le dessin réalisé par Théo. Il veut créer son dessin animé et, en même temps, il aide son frère pour dessiner et créer lui-même son propre dessin animé.
Comme il est remplit, il arrive à donner aux autres. Il est ouvert aux autres alors qu’avant, il était auto-centré.
Avec son frère, Théo est plus posé, il a envie de faire des choses pour son frère : il donne des cours de dessin à son frère, mais aussi à nous, ses parents.
Il dessine Scoup et Tourbillon (personnages du Petit Quotidien, dont il aime beaucoup les petites histoires dessinées), et à force de les avoir lus et vus, il arrive à les reproduire de tête. Ainsi, il a montré à ses parents et à son frère comment les dessiner. Elouan, son petit frère, dessine donc plus qu’avant : il regarde beaucoup son grand frère Théo.
Comme Théo a beaucoup observé autour de lui depuis qu’il est tout petit, il arrive beaucoup à reproduire, de mémoire, plein de détails dans ses dessins. Par exemple, dans un camion de pompiers, il aime dessiner au plus près de la réalité et il dessine jusque dans les détails de la carrosserie des camions, tels des traits par exemple.
Il enregistrer vite et il aime être dans le détail ; il voit tout de suite si quelque chose a changé. C’est pour cela qu’il aime bien le jeu des sept erreurs. Il va même jusqu’à capter les nuances, les variations et il cherche à les reproduire dans ses dessins. Une fois, il a dessiné les Ours Patrouille (dessin animé créé par Théo, sur le modèle de la série Pat’Ptrouille) et une voiture : il a dessiné une version de jour et une version de nuit, avec la variation des couleurs adaptée. Il pense aux détails quand il dessine, par exemple il pense à dessiner l’ombre selon si on est le jour ou la nuit. En même temps, il voit les défauts dans les livres et les incongruités qu’il peut y avoir dans un dessin.
Il aime le détail, quand c’est précis, ce qui fait qu’avant de proposer un dessin, auparavant il aura fait plusieurs essais, qu’il aura jetés, jusqu’à ce que son dessin soit précis et parfait.
Théo est observateur, il enregistre, puis il dessine précisément. Il sait placer les éléments de son dessin dans des plans différents : il sait dessiner des éléments pas forcément en entier, mais par exemple légèrement en bas, décalé, ou des personnages en premier plan coupés à la taille car ils sont en avant-plan et on ne peut pas les voir en entier.
J’ai l’impression que Théo dessine intuitivement, je ne crois pas qu’il réfléchit, notamment par rapport aux différents plans (premier et dernier plans, plans intermédiaires…) : il dessine rapidement, malgré tous les détails de ses dessins.
Pendant les cours, il peut faire et dessiner autre chose que ce que David montre. Par contre, il l’enregistre et il le mettra en pratique, mais après le cours. Il enregistre et il applique après, peut-être parce que, pendant le cours, il ne peut pas appliquer une consigne et faire ce qu’on lui demande.
Comme pendant les cours avec David, Théo ne se sent pas obligé, par David de faire quelque chose si il ne le veut pas, il ne se sent pas obligé.
David, professeur de manga de Théo
Interview le 26/04/2021
Quartier Japon : « Que peux-tu me dire sur Théo, de l’avoir comme élève ? »
David : « Théo est adorable. On sent, à travers ses dessins et son regard, qu’il est passionné par le dessin et qu’il adore ça. Ce que j’aime bien chez Théo, c’est qu’il dessine avec le cœur : quand il fait un dessin, il n’hésite pas à dessiner pour l’offrir. J’ai d’ailleurs une pile dessins de Théo : il m’offre des dessins, 5-6 à chaque cours !
A Noël, ça lui tenait à cœur de m’envoyer des dessins et, avec ses parents, ils m’ont envoyé une enveloppe de dessins. Théo m’a aussi écrit un petit texte au derrière d’un dessin.
Parfois, sa maman m’envoie des dessins de Théo par sms, dans lesquels elle m’écrit que Théo lui a dit de les envoyer et de les montrer à David.
Je me retrouve un peu dans Théo : le dessin, c’est le partage. Grâce au dessin, on peut donner du bonheur aux gens. Théo n’attend rien en retour, il offre ses dessins, juste pour faire plaisir.
Q.J. : « Pendant les cours aussi, il te montre ses dessins ? »
D. : « Pendant, il ne me montre pas. Théo, c’est quelqu’un de très renfermé. Quand il dessine, il est dans sa bulle, dans son univers ; j’ai l’impression qu’il ne faut pas trop le déranger.
A la fin du cours, quand les autres sont partis, à l’école comme en distance, on prend toujours un moment pendant lequel on reste tous les deux. Il me montre ses dessins et on discute un peu et, souvent, quand on est à l’école, il négocie pour avoir des posters ; il est malin. Parfois, il prend des posters pour les offrir à son petit frère.
Q.J : « Tu fais comment, quelque chose de particulier quand il est dans sa bulle pendant les cours ? »
D. : « C’est mon rôle de professeur, que d’aller voir les élèves. A ce titre, j’essaye de ne pas faire de différence entre Théo et les autres élèves. Je vais donc vers lui, mais j’ai alors l’impression qu’il faut que je le laisse dans sa bulle et je le laisse finalement dessiner.
En fait, avec chaque élève, j’ai une pédagogie différente, selon ce que je connais de l’élève, mais je ne fais pas pour autant de distinction entre les élèves Asperger et les autres élèves. Je sens selon les élèves, ce que je peux ou ne peux pas leur dire : certains, je sens que je ne peux pas leur proposer d’améliorer leurs dessins, car ils se brusquent et ils trouvent toujours une raison pour ne pas accepter qu’ils ont fait quelque chose de moins bon : par exemple, ils disent qu’ils ont fait exprès de mal dessiner… Surtout avec les petits, je dis ce qui est bien, je mets en avant ce qui est bien dans leur dessin et, à la fin, je glisse une petite critique.
Souvent, je montre aux autres élèves le dessin de l’enfant quand il a fait quelque chose de bien. Avant de montrer son dessin, je lui demande s’il est d’accord pour que je le montre aux autres, car il y a des gens qui sont trop réservés. C’est aussi ce que je fais avec Théo.
Je vais donc vers lui, comme avec les autres élèves, mais j’ai alors l’impression qu’il faut que je le laisse dans sa bulle et je le laisse finalement dessiner.
Quand je fais un cours et que j’explique et montre quelque chose au tableau, j’ai souvent l’impression qu’il n’écoute pas et qu’il ne suit pas. Mais comme tu me l’as dit l’autre fois, en fait, il écoute et il retient, même s’il n’en donne pas l’impression.
Q.J. : « Par rapport à son niveau de dessin, qu’en penses-tu ? »
D. : « Je suis vraiment étonné par son niveau de dessin par rapport à son âge.
Au-delà du dessin en tant que tel, il réussit déjà à dessiner un personnage en entier avec les détails. Surtout, sa grande force, ce que même des grands ont du mal à faire, c’est qu’il remplit la feuille : il fait un dessin en entier, avec le décor… Souvent, les élèves quand ils dessinent, ne dessinent qu’un personnage et laissent le fond blanc, alors que Théo dessine tout.
Q.J. : « Par rapport aux thèmes de ses dessins, tu as quelque chose à dire ? »
Je montre alors à David ce dessin que m’a donné Théo, quand il avait 5-6 ans (dessin d’une voiture, mais du point de vue du chauffeur : ce que voit le chauffeur quand il conduit. »
D. : « La vision qu’il a dans la vie, il la met dans ses dessins. Il dessine donc comme il voit et appréhende les choses. Il dessine avec des perspectives ; je suis impressionné !
Il réussit à dessiner sur différents plans, au sens où il dessine la profondeur des différents éléments de son dessin : il dessine par exemple des personnages et aussi les éléments de paysage au second plan (comme ce dessin de ce que voit le chauffeur quand il conduit). En plus, il dessine des éléments en second plan, qui ne sont pas statiques ; il les dessine par exemple de trois-quarts pour les rendre vivants. Il dessine des scènes de vie, comme par exemple des pompiers en train d’éteindre un feu, en arrière-plan.
Q.J. : « Tu as autre chose à rajouter concernant Théo ?
D. : Théo marche par périodes : il a des moments où il ne dessine que des voitures, que des patates rouilles, des monsters ; il ne va dessiner que ça !
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