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  • Photo du rédacteurMariama Sylla

La vie de ma propre boutique japonaise YODOYA, à Paris


YODOYA (淀屋) signifie « magasin de Yodo ».

Yodo est un quartier d'Osaka, au même titre que Yodo-gawa (la rivière de Yodo), Yodo-bashi (pont de Yodo), parce que mon père est né à Osaka. Mon ancêtre, un grand marchand d'Osaka, se nommait aussi YODOYA Tatsugoro. C'est même lui qui a construit le Yodobashi. On peut le retrouver dans les livres d’histoire japonaise ! Il était incroyablement riche, donc le gouvernement l’a détruit. C’est la raison pour laquelle nous sommes devenus une famille pauvre. C'est tout ce que mon père m'a raconté quand j'étais petite...


Mes parents avaient un petit restaurant familial du nom de YODOYA à Tokyo, la ville dans laquelle je suis née. À l’entrée, il y avait un lampion de Matsuri (la fête de quartier japonaise) et le noren (un petit rideau présentant le nom du magasin). Malheureusement, ils ont déménagé. Et je l'ai oublié en grandissant.

Quand ma mère est décédée, j'ai trouvé le noren du YODOYA au fond de son tiroir. Et d’un coup, une énorme idée est née dans mon cœur ! « C'est moi qui perpétuerai l'enseigne de mes parents à Paris !!! » Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé à ça !? La suite est un rêve devenu réalité. La vie est vraiment mystérieuse !

Au début de mon séjour à Paris, j'étudiais la langue française à la Sorbonne. En même temps, j'ai plusieurs fois fait du baby-sitting d’enfants franco-japonais. En effet, au Japon j’ai d’abord été institutrice.

Dans l’appartement des parents de ces enfants, un couple franco-japonais, il y avait de jolies décorations mélangées. Par exemple, dans un appartement ancien, il y avait un kimono aux beaux motifs, un kakejiku, un masque de Kabuki... C’est alors que je me suis dit : « Pourquoi ne pas ouvrir une boutique japonaise ? »

Au début, je préférais ouvrir un petit restaurant comme mes parents. Mais on m'a dit que c'est très dur et vraiment très coûteux. On m'a demandé si j’avais les ressources nécessaires.

Oui c'est vrai. Je n'avais pas beaucoup d'argent. Et petit à petit, j'ai pensé qu’une boutique de vente d’objets japonais m’irait mieux, parce que j'adore les objets de décoration et en céramique !

Un jour dans le journal, j’ai lu une annonce à propos d’une boutique dans le Marais à louer. Quand j'ai visité ce local, j'ai eu un coup du cœur ! Le mur était en pierres et il y avait une poutre ancienne. J'ai tout de suite imaginé que ce local serait parfait pour accueillir des objets japonais !

J'ai donc commencé à entreprendre de créer une société. Mais comment ??? J'étais encore une étudiante, en France depuis même pas 3 ans. Je ne parlais pas encore bien le français et je ne connaissais rien de la loi ou du droit en France. Il y avait beaucoup de difficultés...

Mais voilà, cela fait maintenant 15 ans que je tiens ma propre boutique japonaise à Paris, en gardant l'enseigne de mes parents, YODOYA. C'est vraiment un miracle pour moi !

J'ai participé à Japan Expo pendant 10 ans pour faire des Matsuri, présenter des kimonos et des objets japonais, mais surtout pour présenter la pêche aux poissons rouges et une pêche de yoyo-fusen, très populaires au Japon ! J'ai aussi quelque fois participé à des salons et à des foires internationales. Quand je présente la culture Japonaise, je porte un Happi (une petite veste traditionnelle) et un tenugui autour de la tête pour éviter de transpirer. C'est vraiment une atmosphère de Matsuri que j'adore depuis toute petite et c'est aussi un peu comme si j’étais dans la petite boutique de mes parents. Je voudrais continuer de présenter la culture Japonaise authentique en France et servir de passerelle entre la France et le Nippon ‼

Miyako Ando



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