*Ghislaine (élève en cours de japonais chez Quartier Japon depuis 2012 et en cours de calligraphie depuis novembre 2013)
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Je me suis inscrite à un premier cours de calligraphie par curiosité, pour compléter mon apprentissage du japonais en cours collectif.
Lors de cette séance de 3 heures, je n'ai réussi qu'à faire des "taches" ! Malgré cette sensation d'avoir un très long chemin à parcourir et la frustration de ne pas réussir à reproduire ce que me montrait Ayano, le professeur, je suis sortie du cours avec la sensation d'être apaisée, détendue.
Un an après ce premier cours, mes "taches" ont pris progressivement la jolie forme d'une goutte d'eau, mes traits sont plus sûrs, plus nets. J'ai encore beaucoup à apprendre, beaucoup de chemin à parcourir, mais je prends toujours autant de plaisir lors des cours de calligraphie.
Le fait d'être concentrée pendant 3 heures, de faire le vide autour de soi pour ressentir le kanji que l'on souhaite écrire, et ainsi le représenter sur le papier, permet d'être zen, détendue. Etonnement, la difficulté ne vient pas que de la technique, que l'on acquiert d'ailleurs au fur et à mesure, mais également de notre ressenti. Par exemple, le kanji "la lune", qui est un astre que j'aime beaucoup, ne pas m'a donné beaucoup de difficulté, alors que j'ai eu beaucoup plus de mal à calligraphier "l'eau", qui semble pourtant plus simple d'un point de vue technique.
Ce qui est surprenant également, c'est que notre corps semble se souvenir de ce qu'il a appris au cours précédent, même si plus d'un moins s'est écoulé et que je n'ai pas l'occasion de travailler entre les cours. Certains gestes reviennent avec plus de fluidité, un trait que j'avais travaillé et qui me semblait difficile à réaliser se trace "tout seul" au cours suivant.
La calligraphie est un art, mais également un état d'esprit. Il faut savoir prendre son temps, ne pas être pressé, et avancer à son rythme en toute humilité. C'est un art qui détend, et qui apporte beaucoup.
Article paru initialement le 03/09/2015
*Marie (élève en cours de japonais et en cours de calligraphie chez Quartier Japon depuis février 2014)
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Marie nous fait part de son expérience de la calligraphie, à l'occasion de sa participation à l'un de nos ateliers d'été de création japonaise, en juillet 2016, comprenant une partie consacrée à la calligraphie.
Mon moment préféré : calligraphie. Je sors mon matériel pendant l'introduction générale ; j'écoute mais, comme je connais un peu, je commence à m'entraîner sur du journal. Moment drôle quand j'explique que je préfère protéger l'ensemble de la table avec du journal et que Mariko, un peu surprise, objecte que les enfants avec qui elle pratique n'en ont pas besoin. Nous protégeons toutefois tous nos tables, par sécurité ; c'est bien entendu ce jour-là que mon journal sera impeccable, sans aucune tache (normal). Nous nous entraînons directement sur papier japonais : d'abord l'appui en forme de goutte, puis la ligne horizontale, puis verticale, puis la courbe sur le côté.
Mariko a dessiné au tableau l'ordre des traits pour le kanji choisi : hoshi (étoile). En plus de l'adaptation aux circonstances (la fête des étoiles), ce kanji me semble très bien choisi : il est spectaculaire mais, vu qu'il est composé essentiellement de lignes horizontales et verticales, peut-être plus accessible aux débutants.
Très rapidement, l'état d'esprit si particulier et propre à la calligraphie m'envahit : je me tiens plus droite, mes pieds sont posés sur le sol, bien enracinés mais sans tension, mes épaules plus relâchées. Je fais quelques mouvements quand je sens une légère crispation : sans égoïsme, la calligraphie invite cependant à se recentrer sur soi. Je suis également amenée à m'interroger : qu'est-ce que je veux dire avec cette étoile ?
Des souvenirs heureux me reviennent, je constate une fois encore à quel point la calligraphie est à la fois un exercice très guidé ET un moment d'expression personnelle au plus près de soi, dans une obligatoire sincérité. Comme les samedis où je pratique, je pense à la légèreté ; si le trait n'est pas assez appuyé, il est trop fin, comme haché, vraiment pas agréable à regarder. Mais, en voulant être sûre, bien appuyer, j'arrive à un trait là aussi haché, avec des brisures, voire je peine à décoller mon pinceau ! Et une fois encore je me dis que c'est une leçon de vie pour moi qui ai tendance à zigzaguer parfois entre ces deux extrêmes (légèreté et gravité), et je me dis aussi que je n'ai pas encore trouvé la véritable réponse.
Malgré tout, un grand calme m'envahit, je suis centrée, en harmonie avec moi-même, et à peine surprise quand Mariko explique que l'odeur de l'encre de Chine est faite pour détendre le calligraphe (j'ai toujours aimé cette odeur...)!
Leçon à nouveau : après une première calligraphie qui me satisfait plutôt, je suis un peu moins concentrée et rate mes deux essais suivants ! Ce n'est pas grave, je recommence, en pensant au premier trait sur le papier, décisif pour le résultat, un peu comme l'état d'esprit avec lequel on aborde chaque événement. Pour la première fois, je tiens un petit pinceau pour signer : surprise, je n'arrive pas à écrire petit, ma signature est énorme !
Passé le sourire devant le ratage de mes premiers essais, je comprends que là aussi il y a un enseignement à découvrir, à comprendre : dans une réalisation, quelle est la place de notre individualité et celle de ce qui n'est pas nous ? Je regarde le modèle donné par Mariko : la signature ne disparaît pas, elle est assurée mais à sa place, laissant les "feux de la rampe" au kanji réalisé. Ou peut-être l'oeuvre est-elle l'union des deux ?
Article paru initialement le 21/07/2016
*Marianne (suite à son 1er cours de calligraphie chez Quartier Japon le jeudi 20 février 2020)
"Pour la première fois, j'ai participé à un cours de calligraphie avec Quartier Japon. Il s'agissait d'un cadeau ; seule je ne suis par certaine que j'aurai pris l'initiative de m'inscrire. La discipline demandée par la calligraphie me rebute. Sans cette opportunité, je n'aurai pas vécu cette expérience enrichissante !
J'avoue, je m'attendais à une initiation un peu bateau, le genre de truc sympa où tu passes un moment agréable puis tu repars avec ta feuille exhibée fièrement, et au bout du compte, tu apprends assez peu. Ah, les préjugés ! Non seulement le professeur, Hideki san, s'est avéré pédagogue mais aussi très honnête, dissipant les illusions de grandeurs artistiques, souvent « vendues » aux amateurs de culture japonaise au rabais. Le cours accueillait des personnes de niveaux disparates dont des novices absolues (moi) sans que cela soit problématique, au contraire. Je n'avais jamais tenu un pinceau pour de la calligraphie, cependant j'avais testé le sumi-e (peinture à l'encre de chine avec beaucoup d'eau) et j'avais assisté à des démonstrations de calligraphe japonaise lors de happenings parfois impressionnants. Il suffit de regarder des vidéos pour être touché par la fluidité et l'agilité du geste. Son apparente facilité masque des années d'étude et d'effort. Les arts et artisanats japonais présentent souvent une simplicité et rapidité d’exécution trompeuse. La virtuosité du geste s'acquière par une vie d'apprentissage qu'on oublie aisément lorsqu'on est spectateur, un peu comme lors d'une représentation de danse classique.
Participer à ce cours m'a permis appréhender la réalité de la calligraphie. Je n'avais pas conscience avant de l'expérimenter, de sa dimension physique. Comme tout acte de peinture, elle génère une connexion particulière entre le cerveau et la main. Elle demande de réfléchir, de se servir de sa main, comme l'écriture, mais aussi de son poignet, de son bras, de son épaule et de l'autre main, pour se stabiliser.
Vous retrouverez l'intégralité de l'article - témoignage sur : https://etang-de-kaeru.blogspot.com/2020/02/initiation-la-calligraphie-japonaise.html?fbclid=IwAR16xEuLPF7ieg_O-8xhRfP_cJu76rv6xTSwEn1IFJg2bRKovgvcPWACr2U
Article paru initialement le 24/02/2020
*Quelques astuces
Comment faire de la calligraphie, quand on n'a pas le matériel ?
Voici ce que m'avait proposé une calligraphe professionnelle, qui intervenait à l'époque auprès de l'Ambassade du Japon et de la Direction de l'UNESCO, quand son directeur était japonais.
D'autant quand on est débutant ou quand on veut faire découvrir la calligraphie pour un cours ponctuel à des enfants, il n'est pas forcément nécessaire de se lancer dans un investissement de matériel qui peut rapidement s'avérer onéreux.
Pour les pinceaux, on peut utiliser les pinceaux à bout rond souvent présents dans le matériel à disposition des enfants dans les écoles et les centres de loisir. On peut également utiliser de l'encre de Chine ou de la peinture gouache délayée et une soucoupe, plus des pierres ou des objets lourds en guise de presse-papier.
Pour le papier, du papier journal découpé en feuilles fera l'affaire pour les exercices. D'ailleurs, cette calligraphe utilisait elle-même aussi le papier journal pour les exercices, tout comme ses confrères au Japon, en raison des propriété d'absorption de l'encre du journal proches de celles du papier à calligraphie. Autre bienfait, cela permet de préserver les ressources et de valoriser le papier recyclé.
Pour les exercices suivants et pour les calligraphies finales, en guise de papier, on peut utiliser du papier blanc A4 standard.
Enfin, ne pas oublier de demander à l'avance aux participants, surtout s'il s'agit d'enfant, de ne pas porter leurs plus beaux et plus délicats habits et de se protéger éventuellement d'une blouse ou d'un tablier, surtout si on utilise de l'encre de Chine, car elle ne part pas, même à la machine !
Article paru initialement le 30/04/2020
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