Depuis février 2022, nous accueillons régulièrement Esteban et Marie, à nos cours de calligraphie animés par Yoshimi. Ce n'était jusqu'alors que rarement que nous accueillions des enfants et des adolescents et, généralement, ils ne venaient qu'une seule fois, pour découvrir. Cette fois, ils reviennent régulièrement et, plus surprenant, c'est que c'est un petit-fils qui vient avec sa grand-mère, et tous les deux sont désormais bien investis dans les cours.
J'ai donc souhaité savoir ce qui les avait motivés et ce qui les motive toujours !
Nous avons commencé à venir à l’atelier de Calligraphie en février 2022. C’est le papa d’Esteban, 13 ans, qui le lui avait suggéré le cours.
Ils habitent en banlieue. De ce fait, le papa m’a demandé si, moi Marie, la grand-mère, je pouvais l’accompagner. Il m’a paru tout de suite évident de participer moi aussi à cet atelier.
Nous nous y sommes donc rendus tous les deux et avons été accueillis avec deux autres débutants dans le groupe.
Nous avons tout de suite été conquis par la manière de faire de Yoshimi, la calligraphe. Avant de nous montrer comment tenir le pinceau et tout autre aspect technique, elle nous a montré des photos sur la calligraphie. Elle les commentait pour nous aider à visualiser le contexte, à saisir au moins un peu le sens de l’art d’écrire qui s’est développé au Japon au cours des âges...
A la fin de la première séance, alors que nous lavions nos pinceaux avec une autre débutante, la conversation s’est engagée et nous nous sommes dits combien nous nous sentions encouragés par Yoshimi. « C’est parce qu’elle aime ce qu’elle fait », a ajouté Esteban.
Yoshimi aime en effet nous montrer les travaux des élèves plus avancés, qu’elle appelle les « ceintures noires ». Elle le fait simplement en circulant parmi nous. Parfois des mots jaillissent de ce que nos yeux « voient ». On perçoit sa joie, une joie qui se diffuse des uns aux autres.
Une fois, nous avons failli renoncer à venir. Nous nous sentions tous deux très fatigués. Une fois dans la salle de cours, en silence devant nos feuilles, nous avons commencé à « jouer » avec le pinceau, en essayant de nous appliquer. Nous espérions que lignes et formes soient lisibles pour un Japonais...
Au bout d’une demi-heure nous nous sommes regardés : « Comment ça va ? » - « Bien. Et toi ? » - « Bien » - « On dirait que la fatigue est partie ? » - « C’est ça. ». Comme si le pinceau avait mangé la fatigue ! Moment inoubliable.
Un vif souhait en guise de conclusion : pouvoir venir plus souvent puiser dans ce qui est encore pour nous un exercice, une énergie qui vient d’ailleurs.
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